Remember / Souvenir : Le livre collector – Denis Meyers
150 carnets de dessins, des dizaines de milliers de photos, 1 500 bombes de peinture et une œuvre d’art sans équivalent en Europe. Les éditions Meta-Morphosis et Denis Meyers présentent : Remember / Souvenir : le livre. Replongez dans le projet fou de Denis Meyers à travers un livre d’art qui retracera l’ensemble du projet depuis sa conception jusqu’à la destruction des lieux.
L’artiste urbain Denis Meyers s’est trouvé un terrain de jeu sur-dimensionné : l’ancien siège de la firme Solvay à Bruxelles. Près de 50 000 m² au total sur huit niveaux, dont certains en sous-sol.
Avec la complicité des actuels propriétaires des lieux, les sociétés Allfin et BPI, l’artiste investit ces mètres carrés dans l’idée d’en faire une œuvre totale, gigantesque, imposante… Hors du commun ! Et éphémère, puisque la destruction et la transformation du bâtiment Solvay en appartements de standing commenceront cette année 2016.
Denis Meyers peint les murs, les portes, les fenêtres, la façade, le toit. Il empile les mots, il décharge les souvenirs. Il fait couler les phrases, des centaines de phrases, des milliers de phrases, qu’il écrit à la bombe. Il tire les portraits à la bombe encore.
Plus de 1 500 bombes de peinture noire utilisées pour l’instant dans cette œuvre qui n’en finit pas. Ce sont quelques 150 carnets de dessin, accumulés depuis vingt ans, qui servent de point de départ à l’habillage quasi cathartique du lieu. Il en reprend des extraits parce que c’est une matière qui lui tient à cœur.
D’où le nom de cette exposition : Remember / Souvenir. Cela replonge l’artiste dans ses souvenirs, « c’est aussi affronter ce que je vivais quand j’ai commencé ce travail dans le bâtiment Solvay » confie Denis Meyers. On retrouve sur les murs les prénoms de ses enfants, de ses amis, un extrait du poète René Char pointé comme un mantra, des portraits de la scène musicale qu’il a suivie depuis vingt ans. Ceux du cercle précieux de la famille, ceux des inconnus qu’il croise chaque jour aussi, des sentiments de l’instant, des réflexions plus intenses, des mots posés comme des chocs… Mais quand il touche à l’intime, Denis Meyers serre les mots, complexifie l’écriture, sans lecture possible, pour se préserver. Une oeuvre intime qui n’en est que plus touchante en se livrant de manière brute et forte tout en se protégeant.
Des artistes invités
Parce que ces extraits de carnets sont aussi toute sa vie, Denis Meyers a convié plusieurs artistes, qui sont d’abord des personnes clés de son parcours, à participer à l’aventure. Il leur réserve un étage où chacun peindra seul dans une pièce – uniquement en noir et blanc, comme dans le reste du bâtiment – puis à quatre mains avec Denis Meyers dans une autre, tandis que l’artiste, dans une dernière pièce, tirera aussi de ses carnets les portraits qu’il a fait d’eux pendant toutes ces années. On y retrouvera entre autres les artistes Jean-Luc Moerman, Arnaud Kool et Steve Locatelli, ainsi que sa fille, Joy, 7 ans. Denis a également réuni quatre photographes et six cameramen. Ils suivent l’évolution de cette œuvre in situ depuis ses débuts et la feront vivre, après sa destruction, à travers des films et un livre. Certaines des œuvres peintes sur place, sur des morceaux du bâtiment uniquement (portes, cloisons, morceaux de murs, …) seront aussi mises en vente.
L’histoire du bâtiment
Le bâtiment Solvay, à Ixelles, a été commandé par l’industriel belge et philanthrope Ernest Solvay pour abriter le premier siège de son entreprise florissante. Il est construit en 1883 par les architectes Constant Bosmans et Henri Vandeveld mais va connaître plusieurs extensions jusque dans les années 1960. Aujourd’hui il représente un ensemble de près de 50 000 m² répartis en 5 immeubles de bureaux. L’entreprise Solvay a définitivement quitté les lieux début 2012. Le bâtiment racheté par Allfin et BPI, va être transformé en espace résidentiel de standing avec des jardins créés par l’architecte-paysage Wirtz.
A propos de Denis Meyers
Denis Meyers, né en 1979 à Tournai, vit et travaille à Bruxelles. Artiste urbain et multiple, il est connu pour ses fresques ou pour ses stickers en forme de visage (il les appelle ses “perso”), imprimés et découpés à la main puis disséminés dans toute la ville ou ailleurs. Il se revendique typographe, une formation qu’il a suivie à l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels de la Cambre mais qu’il tient aussi de son grand-père, Lucien De Roeck (1915-2002) qui a entre autres créé l’emblème et l’affiche de l’Expo Universelle de 1958. C’est avec lui qu’il a commencé à écrire et dessiner tous les jours.
Denis Meyers signe une collection de sweats et T-shirts pour la collection printemps-été 2016 de la marque belge Bellerose. Auparavant, il a aussi collaboré à des projets caritatifs (Plate-Forme Prévention Sida, Make-A-Wish, …) et peint sur de nombreux supports : planches de skate, cadres de vélo, verres à bière pour Duvel ou encore live painting lors d’événements phares.
Ses réalisations :
- Carnet recherches graphiques et typographiques, Maison de la culture de Tournai, 2011.
- Art dans la Ville, Tournai, Cimetière du nord, 2012.
- Fresque murale “Prévention SIDA” avec Arnaud Kool, 290 rue Haute, Bruxelles, 2014.
- Remember / Souvenir, anciens bâtiments Solvay, Bruxelles, 2016.
A lire également sur Artistik Rezo : Denis Meyers – Interview
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